Quelques différences quand t’habites au Québec

Je n’avais pas eu l’idée d’écrire cet article avant de rentrer pour la première fois en vacances en France depuis 4 ans. Je ne suis malheureusement plus assez l’actualité française pour me sentir légitime d’écrire sur les débats sur la PMA etc même si promis je vais m’y remettre.

J’ai adoré ce retour au pays, me balader sur les marchés, retrouver la chaleur des gens du sud et les cigales, et j’ai adoré rentrer chez moi au Québec et pas seulement à cause du bordel des files d’attente françaises. La famille a du tendre un peu l’oreille quand ma fille expliquait qu’elle passe en 3ème cette année (ce2) veut organiser des parté (fêtes) leur demande de piger (tirer au sort) et adore la chanteuse Marie Mai (N’essayez pas). Mais faire ce retour en France a soulevé des points quelques peu oubliés…Que je me permets de partager. Et comme je ne suis là que depuis quelques années, québécois (es) sentez vous libres d’y ajouter vos commentaires.

#1 Deux femmes qui se tiennent la main, ça n’a rien qui peut choquer la morale, là où le doute s’installe… c’est quand ton premier réflexe est de vérifier que le bouton de ton chemisier est bien fermé parce que tu as une légère tendance involontaire à montrer ton soutif à tous les passants et que là si tout le monde te regarde ou se retourne c’est qu’il doit y avoir un problème de soutif ou de braguette. Et ce premier réflexe prouve bien que t’habite au Québec, là où tout le monde s’en fout, que ce soit deux hommes, deux femmes ou peu importe qui se tiennent la main. (Et peut être même que tout le monde se moquerait de ton soutif).

#2 Plan a trois, être au milieu ou plan avec ton médecin

Je te plante le décor : descente d’avion, fréquence cardiaque dans les tours, mal au bras gauche et langue qui fourmille. Direction un cardiologue en urgence. Qui demande sans ménagement à ma femme qu’est ce qu’elle fait là et qui elle est. Je te rappelle l’histoire : moi affalée dans la position pas la plus sexy, Bras gauche qui lance etc…Premier diagnostic du médecin : « Ah mais si je voulais draguer l’une de vous deux ça ne fonctionnerait pas? »

Voilà ici point de plan à trois, à quatre, de blagues douteuses avec ton médecin ou ton poissonnier à moins probablement de montrer une certaine ouverture pour la chose.

#3 Adoption, mariage etc

Au Québec tu n’es pas obligé de te marier pour reconnaître ton enfant. Tu le reconnais à la naissance, point. Et si tu veux que ton enfant porte uniquement le nom de ton conjoint/ta conjointe, c’est possible aussi.

Enfin personne te demandera qui est la vraie et comment tu as fait pour avoir ton enfant.

#4 Inscription a l’école

Lors de l’inscription à l’école tu peux être surpris. Le formulaire demande de rayer la mention inutile père/mère père/mère et demande explicitement : êtes vous des parents de même sexe? De même que les familles recomposées peuvent préciser que les personnes pouvant chercher l’enfant sont maman papa divorcés et la nouvelle copine de maman. Enfin, il est demandé si l’enfant est une fille ou un garçon, ou n’a pas déterminé dans quel sexe il se sent le mieux. Et personne n’est descendu dans la rue pour ça.

#5 la fierté dure une semaine

A Montréal la gay pride dure une semaine et s’appelle la fierté. Semaine durant laquelle festivités se succèdent pour finir sur la fameuse parade le dernier jour. D’ailleurs si ça t’intéresse ce soir Marie-Mai est aux platines à 22h (et que personne n’avertisse ma fille)

A la fin de la semaine tu peux parader avec ton club de musique, ton entreprise ou ton asso.

Lorsque nous avons assisté pour la première fois à la parade avec tous les petits bouts de la coalition des familles homoparentales, notre passage ressemblait à peu près à ça :

Un bon gros bain de foule sous les applaudissements. Surprenant mais ça fait du bien…

#6 on a 1 km de boules arc en ciel

Enfin en cette semaine de la fierté, voici Le village, quartier gai de Montréal, traversé par l’installation « 18 nuances de gai » composée de 180 000 boules de résine arc en ciel.

Évidemment je pourrais faire ce point à l’inverse (ah sos médecin, le dentiste remboursé, enfin bref le système de santé tout entier, les légumes gorgés de soleil, les marques de fringues…) mais quand même on se sent chanceux de vivre au Québec 🙂