Confinade de lardons

Confinement. Semaine 4. Ressenti semaine 13.

Qui sera le héros de ton histoire… Gaston?
(spéciale dédicace à tous ceux qui ont envie d’exploser cette boîte à histoires malgré ses bons et loyaux services)

Il parait qu’écrire fait du bien. Il parait.
J’espère que vous allez tous bien, déjà, dans cette épisode de vie si inédit.

Ici.. ça va..
Enfin je sais pas trop, pour être honnête, j’essaie de ne pas trop me poser la question.

Chez nous, la vie en confinement n’est ni plus ni moins qu’un ultra condensé de la vie en général.
Tout est plus intense, le boulot, le quotidien, les enfants.
Gérer une vie de femme (si, si, elle doit toujours être la quelque part cette part là), de maman, de working girl, d’épouse, de maîtresse (d’école)…
Se dire, encore un peu + souvent que d’habitude, que ça fait beaucoup à gérer.

En vrac comme ça…
Mon fils a planté un pommier qui pousse sur notre balcon, il envisage de vendre ses pommes « 1euros, parce que bon elles sont bio »
Ma fille elle rêve de « retourner à l’école sans le caramalvirus » avec la plus jolie moue du monde parce qu’elle veut pouvoir retourner à la mer et à New York. (moi aussi j’ai du mal à saisir le lien dans sa tête mais c’est ma fille, elle a un cerveau dur à suivre elle aussi)
Mon cadet m’apprend une langue étrangère « tu sais maman, j’ai réussi à capturer un Pokemon avec une luxoball mais t’inquiète je l’ai mis dans ma boite PC ».

Avec tout ça, chacun navigue à vue, teste ses limites.
On apprend chaque jour des nouvelles choses, sur soi même.

J’ai appris par exemple qu’il fallait exactement une maison lumni pour cuisiner des lasagnes. Merci france télévision pour cette bulle de tranquilité, même si mon grand passe son temps à me dire « tu sais maman, je vais t’apprendre un truc que tu sais pas » et moi, belle joueuse je prends mon rôle de maman naive très à coeur.

J’ai appris que pour le prochain confinement, il ne fallait pas se ruer sur les rouleaux de papier toilette et les pâtes mais sur les cartouches d’encre et les ramettes de papier. Coucou la continuité pédagogique. A moins d’avoir une imprimante qui imprime sur du papier toilette. Ou sur des lasagnes.

J’ai appris qu’il n’aurait jamais fallu répondre au sms de la maitresse qui du coup m’a inclus dans la mailing list et appris par conséquent qu’il ne faut jamais ouvrir un mail de la maîtresse un lundi matin à 8h02.. qui contient, un lien pour l’histoire de boucle d’or, puis un deuxième lien pour l’histoire de boucle d’or version noir et blanc sans paroles pour que les enfants puissent imaginer, une chanson à apprendre, que ça sera le lien pour apprendre à travailler sur les boucles (en faisant attention que les enfants tiennent bien leur crayon) et puisse travailler sur l’oeuvre d’Alexandre Kalder. (sic). Moyenne section. Je vous passe les mails des autres maîtresses.

J’ai appris à remercier le pourtant connard de dermato et son laser qui déchire sa race. God Bless l’épilation définitive.

J’ai appris, mais je le savais, de l’importance d’avoir un réseau, incluant une psychologue hyper réactive qui te reçoit en visio quand ça craque, et ça, ça n’a pas de prix.
Enfin si, ça en a un. Et ça pique toujours un peu, surtout quand tu te dis que, payer 60 balles pour écouter à travers la porte ton cadet (après plusieurs menaces de « je vais sauter par la fenêtre ,t’es méchante, t’es méchante » quand tu as malheureusement osé rappeler les limites de temps de jeu à la DS) déblatérer sur la vie des Pokemon. Tu te dis… Really?? Mais bon. S’il ne saute pas par la fenêtre, je suppose que ça les vaut.

J’ai appris aussi que, tout comme le chat, l’humain n’est jamais du bon coté de la baie vitrée. Ceux qui sont confinés rêvent du jour où ils pourront se ressourcer au bureau loin de leur mari/femme/enfants/et de ce putain de Gaston quand ceux qui sont réquisitionnés ne comprennent pas l’utilité d’un petit jogging même pour ceux qui c’est vrai n’ont jamais couru de leur vie. C’est toujours la même histoire, on ne mesure pas la difficulté de ce qu’on ne connait pas.

J’ai appris et réappris la crasse humaine. Les menaces dans les boîtes aux lettres des soignants, les insultes sur les enfants qui prennent une bolinette d’air au parc. Les vols dans les hôpitaux.

J’ai appris la beauté aussi. L’entraide, quand même, qui se cache au détour d’un chemin, quand on reprend le temps de parler à ses voisins qu’on croise dans les couloirs quand on mesure, de nouveau, l’importance du lien humain.

J’ai appris, même si je le savais déjà, l’importance de mes proches, si loin.
Cruel oxymore.

J’ai réappris l’importance des liens virtuels, si proches malgré la distance.
Ces amis qui, à n’importe quelle heure du jour ou de la nuit, dégainent les blagues pour consoler mes larmes…

Qu’est ce qu’un archipel?

Un outils pour faire un architrou
😉 Merci à qui de droit.

J’ai cherché un DIY pour faire un hélicoptère, mais le tuto est rangé avec la recette du gaspacho de betteraves… 😉

Il y a 2 ans.. 2 semaines.. ma pyschologue m’a trouvée, je cite, « très sable ».
J’ai souri.
Je lui ai dit que, on allait pas se mentir, on se connaissait, ça n’allait pas durer…
Le lendemain, je me sentais aussi stable que le mec qui fait du tapis de course en renversant du pec citron sur son carrelage.

Cette crise qui nous tombe dessus nous a tous renvoyé dans nos chambres pour réfléchir à ce qu’on a fait ou ce qu’on est en général…

Mouais… Et sinon on peut pas regarder Top Chef plutôt?

Là encore, dans la difficulté, il faut en revenir aux basiques, comme dirait une bonne amie à moi (les mains dans les crevettes) ça va aller petit scarabée.. step by step

Faire des listes… prendre enfin le temps de lire Miss Islance, remercier Dieu pour la reprise du Bureau des Légendes, et aussi pour avoir créer le Nikka from the barel, écouter Zazie, dévorer L’arabe du futur et pleurer que l’automne pour la sortie du tome 5 c’est trop loin, se dire qu’il fait sacrément beau et commencer son bronzage.. bref.. je step.

Là tout de suite, je cherche un peu le suivant…