Souviens toi l’été dernier

C’est difficile vous savez, l’été d’après.
Celui où le soleil pointe, on se demande où on a rangé son maillot de bain, qu’on réalise d’ailleurs qu’on en a plus de potable et on en profite pour s’en racheter un, et une licorne.
Parce qu’il faudra ça.
Pour supporter.

Pour ne pas craquer à chaque lecture du journal et son lot de noyade du jour. Je ne sais pas si vous les voyez autant que nous. Quotidiennes, dramatiques ou non. Huit ans, seize mois, piscine, étang, tant d’histoires si différentes et si semblables. Les mots qui renvoient à ces images, quand on avait pas vraiment besoin de piqûre de rappel.
Pour ne pas avoir la voix qui se fêle quand les enfants demandent pourquoi non on ne va pas à la piscine aussi souvent que l’été dernier, parceque la montagne ça vous gagne et que les marmottes c’est top.
Pour retrouver sa respiration quand elle bascule de la fameuse licorne et que vous la ressortez de l’eau et qu’elle vous sourit en disant « tu m’as sauvée maman » dans un fou rire qui vous met des larmes. Pourquoi tu as sursauté maman? demande l’un.
Et ben oui pourquoi.
La chance d’avoir été si bien accompagnée, c’est d’avoir anticiper. Même quand ça allait mieux, même quand on se croyait sortie d’affaires, cet hiver.la blague.. avant la lame de fond de février, avant la crise éxistentielle qui s’en est suivie..
Alors on a mis des barrières, des paravents, des sacs de sables.
Alors l’été va avancer.
Jour après jour.
J’ai dit à une amie l’autre jour que j’avais des objectifs assez bas. Juste celui de rester en vie, et que tout le monde autour de moi aussi.
S’écouter. S’économiser. Prendre le positif. Avancer. Souffler.
Mettre un pied devant l’autre.
Recommencer.
Une amie, de loin, me dirait, step by step petit scarabée.
L’avantage des souvenirs, c’est que les mots, eux, restent près.
Et écrire.
Et ça va aller.